Plage

 

plage

Je veux pénétrer chaque grain de ta peau. Un par un, les assouplir et en faire des châteaux. Je veux t’imbiber jusqu’à ce que tous tes pores me suintent.

Ton sol fuyant ne saurait supporter les raz-de-marées qui grondent en mes entrailles. C’est pourquoi je contemplerai le grand fracas de l’étreinte de nos hanches. Je me contenterai d’y déposer, du bout des lèvres, l’écume de mes chastes baisers.

D’un grand souffle je retiendrai le mien, me déverserai sur ta plage pour en embrasser les immondices. D’un mouvement sûr, ample, je les avalerai. Tu seras débarrassé de ces détritus qu’ils ont négligé de nettoyer.

Même si tu résistes, je t’aurai à l’usure. Le vent et le sel ont toujours raison du roc, même des montagnes auxquelles tu veux te confondre. Elles aussi ne sont qu’amas de poussières.

Malgré nos emportements, nos tremblements, nos ouragans, jamais nous ne serons libres comme l’air. Tout en haut, c’est l’asphyxie. Sous nos pieds, le feu brûle.

Sans moi, tu es une plaine desséchée. Sans toi, je suis condamnée à la houle perpétuelle. Nous avons besoin l’un de l’autre pour que jaillisse l’avenir.

Ensemble, soyons terre de milieu.

 

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