Pourquoi j’écris?

Aujourd’hui, j’ai amorcé un processus de formation en création littéraire.  Après avoir passé sept ans à rédiger des travaux scolaires, je me suis retrouvée sous le choc d’être face à un professeur qui n’en avait rien à faire, de la théorie.  Quand il a fallu réfléchir à pourquoi on écrit, ça a été le vide.  « Pour servir Dieu », ça s’écrit mal en cinq lignes.  Surtout quand on n’a pas à l’argumenter.  En plus, il fallait trouver quelle était notre image de l’écriture. Par exemple : « tirer à l’arc », « casser la baraque ».  What?

Pourquoi j’écris?

C’est une bonne question.

J’ai répondu ça :

Pendant la majeure partie de ma vie, j’ai été saisie par la laideur et l’absurdité du monde.  Je me suis acharnée, par la science, à en décrire tous les rouages.  À la fin, j’avais tellement bien fait mon travail que je m’étais convaincue qu’il ne pouvait en être autrement.  Et puis cet autre m’a prise.  Il m’a fallu lui répondre.  J’écris pour me faire pardonner de la création dont j’ai dit tant de mal.

Mon image de l’écriture : se laisser prendre.

Elle a trouvé ça beau.  J’lui ai dit que je ne lui avais servi qu’une idée admise en théologie.

Dans l’fond, un artiste, est-ce un mystique qui ne s’assume pas?

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